Déclaration commune : Mois national de l'histoire autochtone 2025
En juin, le Canada souligne le Mois national de l’histoire autochtone. C’est un mois qui incarne notre volonté d’engager une véritable réflexion pour mieux comprendre les cultures, les traditions et les expériences des Premières Nations, des Inuits et des Métis, regroupés sous l’appellation « peuples autochtones ». C’est aussi l’occasion de mettre en valeur les histoires, les réussites et la résilience de ces peuples, qui vivent sur cette terre depuis des temps immémoriaux et dont la présence continue de contribuer à l’essor du pays. Or, même si le mois de juin se veut un appel à l’apprentissage, à l’écoute et à la célébration, la reconnaissance et la mobilisation significative des peuples autochtones ne s’y limitent pas et doivent se poursuivre toute l’année.
Les IRSC sont toujours aussi attachés à l’autodétermination des Autochtones dans la recherche en santé, et ce mois nous permet de nous pencher expressément sur notre manière d’intégrer les principes autochtones à nos activités. Par exemple, puisant dans les travaux d’universitaires autochtones, nous mettons en application les principes de responsabilité, de réciprocité, de respect, de pertinence et de relation. Ces valeurs nous guident tout au long de l’année sur le chemin de la réconciliation dans un esprit de compassion et d’inclusion, pour cultiver un climat exempt de racisme et de préjugés dans lequel tout le monde peut s’épanouir.
Ensemble, nous avons fait de véritables progrès en faveur de l’équité en santé. Pour trouver une solution aux taux élevés de tuberculose dans le Nord, par exemple, la recherche scientifique a été jumelée au savoir inuit pour créer de nouvelles méthodes de détection, faire avancer la recherche sur les vaccins et former des membres de la population locale à la sensibilisation et à la promotion du dépistage. Résultat : la tuberculose est détectée plus tôt et les cas latents sont traités, de sorte que le cycle de transmission est en voie de se briser. En contribuant ainsi au renforcement à long terme des capacités en recherche et en mobilisation des connaissances dirigées par la population inuite, ce projet s’inscrit dans l’esprit de la Stratégie nationale inuite sur la recherche [ PDF (1,22 Mo) - lien externe ], qui est appuyée par la subvention Réseau de recherche inuit.
En outre, l’initiative Trajectoires de vie en santé – volet autochtone cible les maladies non transmissibles comme le diabète et les affections liées au bien-être mental, c’est-à-dire des enjeux prioritaires pour les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Pour ce faire, l’initiative fait appel à la collaboration pour créer des projets encadrés par une structure de gouvernance autochtone. Cette démarche permet d’établir — ou de rétablir — des relations durables de confiance entre les chercheurs et les communautés autochtones, d’améliorer les pratiques de santé prénatale et les liens filiaux, et de revitaliser les systèmes de connaissances autochtones liés à la santé, ce qui englobe le rôle de sage-femme, la sécurité alimentaire et les pratiques cérémoniales. L’initiative alimente aussi le vivier de chercheurs en santé autochtones et facilite le cheminement des jeunes vers des carrières en santé enracinées dans leurs identités culturelles.
Mentionnons également les chaires de recherche autochtone en soins infirmiers. Ces chaires visent à faire évoluer, au profit des patients et des résultats en matière de santé, les politiques liées à la pratique, à la formation, à la recherche et à l’administration dans le domaine des soins infirmiers. D’ailleurs, les titulaires des chaires ont défendu avec succès l’inclusion d’un cours obligatoire sur l’histoire des Autochtones et leurs visions de la santé dans toutes les écoles de sciences infirmières au Canada.
Enfin, l’initiative Environnement réseau pour la recherche sur la santé des Autochtones (ERRSA) est le fruit du plus important investissement dans la recherche en santé autochtone. Elle contribue activement, dans chaque région du pays, à optimiser les capacités de recherche et à créer des infrastructures de recherche permanentes dans les communautés autochtones, tout en soutenant les nouveaux universitaires autochtones par la formation, le mentorat et le financement.
Toutes ces initiatives amènent des chercheurs en santé, des dirigeants autochtones et des membres des communautés autochtones à faire cause commune pour soutenir la recherche communautaire ancrée dans les façons de savoir et de faire autochtones.
Nous sommes néanmoins bien conscients du long chemin qu’il reste à faire pour améliorer concrètement la santé des peuples autochtones. En ce Mois national de l’histoire autochtone, nous vous encourageons à tourner vos pensées vers leur force, leur résilience et leur bien-être. Réfléchissons ensemble aux autres mesures que nous pouvons prendre pour rendre hommage aux savoirs autochtones, soutenir les initiatives communautaires et dessiner un avenir d’équité, de respect et de confiance.
Sincères salutations,
Dr Paul C. Hébert
Président des IRSC
Dre Chelsea Gabel
Directrice scientifique de l'Institut de la santé des Autochtones des IRSC
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